Résultats d’étude et atelier : cultures vivrières et cultures de rente

23 avril 2025
Des baies dans des mains ouvertes

Le débat entre les cultures de rente et les cultures vivrières reflète un défi majeur pour l'agriculture : trouver le juste équilibre entre croissance économique, sécurité alimentaire et durabilité environnementale.

D'un côté, les cultures de rente, telles que le café et le coton, peuvent stimuler les exportations et générer des revenus qui améliorent les conditions de vie en permettant l'accès à un régime alimentaire varié, à l'éducation et aux soins de santé. De l’autre, elles exposent également les petits producteurs à la volatilité des marchés mondiaux, détournent les ressources des systèmes alimentaires locaux et épuisent les ressources naturelles, car elles ont tendance à favoriser les monocultures intensives. 

La mission du SSNUP étant de renforcer la sécurité alimentaire et de promouvoir des systèmes alimentaires plus équitables, le programme cherche à encourager la production alimentaire plutôt que les cultures de rente non comestibles ou destinées à l'exportation. Une étude réalisée par Wageningen Economic Research a analysé les avantages et les inconvénients de cette approche et a examiné les moyens de stimuler les investissements privés dans les chaînes de valeur alimentaires locales afin d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les pays en développement.

La clé réside dans un juste équilibre entre cultures

L'étude a montré qu'au lieu de promouvoir uniquement les cultures vivrières, un savant mélange de cultures de rente, de cultures vivrières et d'élevage permettrait de réduire les risques et renforce la résilience des petits exploitants. Au lieu de se concentrer uniquement sur le type de culture à soutenir, les acteurs du développement doivent prendre en considération, dans le cadre de leurs interventions, le contexte et l’écosystème plus larges pour assurer une durabilité.

Pour ce faire, il convient de promouvoir les cultures intercalaires et l'agriculture diversifiée auprès des agriculteurs et de leurs organisations, de diversifier les portefeuilles d'investissement et de s'assurer de la diversification des sources de financement par le biais de partenariats stratégiques, comme le montre l'exemple du SSNUP.

L’étude a également révélé que les cultures de rente peuvent en effet renforcer la sécurité alimentaire sous certaines conditions, dans la mesure où elles augmentent les revenus des agriculteurs en renforçant leur intégration dans la chaîne de valeur et leur accès au marché. Toutefois, des revenus plus importants ne sont pas toujours synonymes d’une plus grande sécurité alimentaire. En fin de compte, il est essentiel d'évaluer en permanence la façon dont les cultures de rente s'alignent sur l'environnement naturel, social et économique, afin de s'assurer qu'elles renforcent la sécurité alimentaire et nutritionnelle. 

Encourager les investissements dans les cultures vivrières grâce au financement mixte

Les investisseurs tendent à se concentrer sur les cultures de rente parce qu'elles sont plus rentables, plus susceptibles de trouver des débouchés à l’exportation et car elles bénéficient de chaînes de valeur plus structurées et d'un soutien financier et politique plus important que les cultures vivrières. Les cultures vivrières sont considérées comme des investissements plus risqués.

Toutefois, les programmes de financement mixte visant à améliorer la sécurité alimentaire en tant que condition préalable au développement économique, tels que le SSNUP, aident les investisseurs à surmonter ce risque et les encouragent à financer les cultures vivrières. Les experts ont donc également cherché à savoir si le SSNUP aurait intérêt à encourager les investissements privés dans les chaînes de valeur alimentaires locales. Ils suggèrent d'encourager les investisseurs à soutenir diverses cultures vivrières et à investir dans différents types d'organisations tout au long des chaînes de valeur agricoles, par exemple dans des entreprises de transformation alimentaire et d'autres organisations qui créent de la valeur locale. 

Les principales conclusions de l'étude ont été présentées aux parties prenantes du SSNUP lors d'un atelier en ligne consacré au partage d’expériences, l'occasion également de discuter de l'expérience pratique des participants en matière d'investissement dans différents types de cultures et de leurs liens avec la sécurité alimentaire et la nutrition.