Covid-19 : des impacts variés selon la taille des IMF
ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole se sont associés pour suivre et analyser les effets de la crise liée au Covid-19 chez leurs institutions de microfinance partenaires dans le monde.
Après une première vague d’enquêtes en mai qui avait permis de recueillir les points de vue de 110 IMF partout dans le monde, ADA et la Fondation Grameen Crédit Agricole présentent les résultats d’une deuxième vague d’enquête commune, Inpulse ayant choisi de se joindre à l’initiative une fois sur deux.
Les réponses ont été collectées entre le 18 juin et le 1er juillet 2020 auprès de 108 institutions de microfinance (IMF) principalement issues des régions Amérique latine et Caraïbes (46%), Afrique subsaharienne (29%), Asie (14%) et Europe de l’est et Asie centrale (10%), une seule IMF de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) étant représentée. Ce panel d’IMF est relativement diversifié en termes de taille, avec 49% d’IMF Tier 2, 35% d’IMF Tier 3 et 16% d’IMF Tier 1, réparties par région.
Les résultats de cette deuxième vague montrent que la crise à laquelle sont actuellement confrontées les IMF révèle leurs forces et faiblesses structurelles spécifiques à leur taille : les plus grandes IMF (les Tier 1) apparaissent mieux armées pour résister aux difficultés financières provoquées par la crise sanitaire et les mesures d’endiguement de l’épidémie, pour prendre des mesures de gestion de crise et pour avoir recours aux mesures spécifiques mises en place par leurs autorités locales.
En revanche, les IMF de taille plus modeste (Tier 2 & 3) sont plus à même d’offrir par elles-mêmes des services autres que financiers à leurs clients pour les aider à faire face à la situation, et sont désireuses de développer encore davantage les services non financiers à l’avenir. Plus généralement, si elles envisagent de lancer de nouveaux produits ou services, c’est avant tout pour répondre aux besoins de leurs clients plus que pour rester conformes à leur stratégie ou réduire les risques. Ainsi, si les plus grandes IMF semblent plus résilientes en temps de crise, les plus petites ne sont pas en reste et demeurent fidèles à leur forte mission sociale. C’est aussi une véritable force pour ces institutions, qu’il ne faudra pas oublier au profit de structures plus autonomes en cette période de crise.