Formation et financement des jeunes entrepreneurs au Sénégal
Dans le cadre de sa stratégie, ADA vise à offrir aux jeunes entrepreneurs des financements et des activités sur mesure pour les aider à développer leurs compétences entrepreneuriales et personnelles afin d’accroître leur impact social, environnemental et économique. Cette approche globale a récemment été mise en pratique dans le cadre d’un projet de quatre ans mené dans le nord et le centre du Sénégal en collaboration avec LuxDev, l’agence de développement luxembourgeoise.
Une approche globale alliant accompagnement entrepreneurial et financement
L’objectif du projet était d’améliorer la coordination entre différentes structures d’accompagnement des entrepreneurs et une institution financière, ce afin de permettre aux jeunes de créer leur propre entreprise. Le projet couvrait les activités suivantes :
- En partenariat avec l’incubateur Jokkolabs, des formations consacrées à l’horticulture agro-écologique, à la transformation durable des aliments et à l’entrepreneuriat ont été élaborées à destination des jeunes. Les participants ont également été sensibilisés au bon usage des produits et services financiers.
- En partenariat avec l’institution de microfinance U-IMCEC, des produits d’épargne et de crédit adaptés aux besoins des jeunes entrepreneurs en phase de démarrage ont été développés. L'Union des Institutions Mutualistes Communautaires d’Épargne et de Crédit (U-IMCEC) s’est vu octroyer une ligne de crédit dédiée au décaissement des prêts.
- L’U-IMCEC, en partenariat avec la Compagnie Nationale d’Assurance Agricole au Sénégal (CNAAS), a donné accès à de jeunes agro-entrepreneurs à des produits de micro-assurance afin d’améliorer leurs capacités de résilience face à la mortalité animale et aux pertes de récoltes.
- Un programme d’accompagnement post-financement, d’une durée de sept à neuf mois, comprenant des cours de gestion d’entreprise et de développement personnel ainsi qu’un coaching individuel en gestion d’entreprise, a été mis en place avec l’U-IMCEC.
- Les différents acteurs du projet ont coordonné leur accompagnement des jeunes entrepreneurs et sélectionné avec soin les entrepreneurs éligibles au financement afin d’atténuer le risque de défaut de remboursement des prêts.
Au total, le projet a permis à 860 jeunes de lancer leur entreprise, avec à la clé l’emploi de 1 169 personnes, dont les jeunes entrepreneurs eux-mêmes.
Enseignements tirés
L’approche globale de l’accompagnement des jeunes s’est avérée un outil utile d’aide au développement de leur entreprise et au respect des échéances de remboursement de leur prêt. En particulier, l’accompagnement post-financement a joué un rôle essentiel pour renforcer les compétences entrepreneuriales, financières et personnelles des jeunes.
Cependant, le projet a également mis en lumière le fait que certains étudiants des formations professionnelles n'ont pas la motivation ni les aptitudes nécessaires pour devenir entrepreneurs. Il y a donc lieu d’évaluer le profil des candidats avec soin avant de les accepter au sein du programme.
Il a également été constaté que de nombreux diplômés de la formation professionnelle, essentiellement théorique, n'ont ni l'expérience pratique nécessaire ni la maturité suffisante pour gérer une entreprise. Il serait possible de remédier à ces lacunes via une expérience de terrain additionnelle d'au moins un an avant d'envisager de travailler à leur compte.
ADA a résumé les principaux résultats du projet, analysé son impact et étudié les enseignements tirés dans un rapport complet. Ces enseignements peuvent bénéficier à d’autres organisations souhaitant mettre en place un mécanisme d’accompagnement global à long terme de jeunes entrepreneurs dans les pays en développement.
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