Ce qu'il faut retenir des projets visant à élargir l’accès aux services d’eau et d’assainissement en Amérique centrale
L’un des moyens pour ADA d’améliorer la qualité de vie des populations vulnérables consiste à appuyer des institutions de microfinance (IMF) à concevoir des produits financiers qui leur permettront d’accéder aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement (dits services WASH). À cette fin, ADA travaille depuis plusieurs années en partenariat avec REDCAMIF pour appuyer les IMF membres de ce réseau régional à développer des crédits WASH.
Au total, les IMF partenaires ont déployé huit projets au Guatemala, au Salvador, au Honduras, au Nicaragua et en République dominicaine pour améliorer l’accès à l’eau et à des solutions d’assainissement, ainsi que deux projets visant à faciliter l’accès à l’énergie verte depuis 2019.
Dans le cadre de leurs activités de gestion des connaissances, ADA et REDCAMIF en ont tiré les enseignements suivants :
- Étude préalable du marché et des fournisseurs : les études de marché sont indispensables pour identifier les domaines d’intervention et concevoir des produits réellement adaptés aux besoins des clients. Il est également essentiel de sélectionner rigoureusement les fournisseurs impliqués dans les domaines d’intervention du projet afin d’assurer des équipements et des services de qualité.
- Produits financiers : Un même prêt visant à répondre à plusieurs objets permet aux clients d’investir en même temps dans leur entreprise pour générer des revenus et dans les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement.
- Conception des produits : la flexibilité comme mot d'ordre. Les prêts doivent être adaptés aux besoins et aux pratiques des individus et des communautés. Par exemple, il y a lieu d'ajuster le montant des prêts aux prix des matériaux de construction, lesquels peuvent avoir augmenté après le démarrage de la phase de conception.
- Décaissements progressifs des prêts en fonction des différentes phases de l’investissement : il importe de débloquer les financements e, fonction des phases l’installation des équipements pour répondre aux besoins, lesquels sont déterminés en assurant un dialogue entre les institutions de microfinance et les partenaires techniques qui conseillent les clients. Cette démarche permet de fidéliser les clients, de réduire les risques de surendettement et d’assurer la continuité du chantier.
- Formation du personnel des IMF à l'activité de conseil : le personnel des IMF doit suivre plusieurs séances de formation avant et pendant les projets afin de transmettre des connaissances suffisantes aux clients. Il est important de collaborer avec les partenaires techniques et les fournisseurs d’équipements et/ou services tant pour la formation du personnel des IMF que pour la fourniture directe de conseils et d’assistance technique aux clients. Pour cela, il convient de prévoir des délais de mise en œuvre des projets assez longs dans la mesure où il faut plus de temps pour former le personnel et sensibiliser les clients à ces nouvelles problématiques.
- Encourager les changements de comportement : l'incitation peut prendre la forme de taux d’intérêt plus avantageux par rapport à d’autres solutions de crédit, incitant ainsi les clients à améliorer leurs conditions de vie et réduisant le risque d’impayés.
Exemple de projet : prêts WASH et énergies vertes au Salvador
L’institution de microfinance FUSAI au Salvador a développé des solutions de prêts verts pour permettre aux familles à faible revenu d’améliorer leurs conditions de vie grâce à l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux énergies renouvelables. Le projet a permis d'améliorer les niveaux d’hygiène, de réduire les factures d'électricité et a encouragé le recours à des solutions alternatives au feu de bois pour cuisiner, d’accéder à l’eau (y compris via la collecte des eaux de pluie) ; à des solutions d’assainissement (y compris pour le traitement des eaux usées), de gestion des déchets et d’énergie solaire.